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Populaire vs populisme

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Hier, j’ai accompagné François Hollande lors de sa déambulation et son meeting à Vaulx en Velin.

Au moment de la photo il me rappelait (comme si je pouvais l’oublier !) la réunion qu’on avait faite ensemble au Bois d’Oingt il y a 5 ans, et pourtant il a dû en serrer des « paluches » depuis !

J’ai vu au cours de cette matinée plusieurs facettes de notre candidat.

Tout d’abord, le membre du PS qui salue les camarades avec chaleur et sincérité.

Un homme au contact facile et qui met tout de suite l’autre à l’aise. Dans ses échanges avec les gens que nous avons croisés sur le chemin, c’était flagrant.

En réunion avec les acteurs locaux, un homme à l’écoute et qui répond sans langue de bois.

A l’estrade un candidat convaincu et convaincant, sur le thème des banlieues,  de l’égalité des chances et du contrat de générations pour nos jeunes dont le taux de chômage est particulièrement préoccupant dans les quartiers (40% à Vaulx).

Contrairement au populisme du Front National et du candidat sortant, François Hollande a ce que l’on peut appeler la ‘touche populaire’.  Les différentes facettes dont j’ai parlé ne sont pas contradictoires, elles témoigne de la générosité et l’intégrité de cet homme dont le destin est, j’en suis persuadée, d’être le nouveau Président de la République le 6 mai au soir.

Concernant les quartiers, rappelons que nous avons eu droit au « Karcher » à la Courneuve et l’éradication de « la gangrène » sur la dalle d’Argenteuil lors de la précédente campagne électorale, alors que depuis le bilan (non-assumé) est catastrophique : hausse de la pauvreté, hausse du chômage, aggravation des discriminations, accroissement des inégalités et de l’échec scolaire…

Le candidat sortant est tellement au contact des réalités des gens qu’il peut sortir l’énormité suivante : « Y a-t-il eu une explosion dans les banlieues depuis 5 ans ? », ignorant donc notamment les graves événements qui se sont déroulés à Villiers-le-Bel en 2007 et à Grenoble à l’été 2010.

Où est son projet pour les 5 ans à venir ?

Le candidat sortant avait promis la lune aux quartiers populaires : « Je consacrerai beaucoup d’argent aux banlieues, dans l’éducation, la formation, la rénovation urbaine, les services publics, les transports, l’activité économique. Je n’accepte pas qu’on se soit résigné à laisser se développer tant de ghettos scolaires et urbains. » (projet présidentiel 2007)

La réalité, c’est l’abandon :
Le budget de la politique de la ville a été divisé par deux depuis 2008.

Le réseau associatif (bien représenté lors des rencontre à Vaulx hier) a été totalement asséché. De très nombreuses associations qui agissent dans les quartiers ont fermé à cause des coupes budgétaires et la plupart des autres sont aujourd’hui en grand danger. L’Etat a massivement réduit sa participation à leur financement. Après avoir chuté pendant 4 ans, la dotation de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) va encore fondre de 10% sur la période 2011-2013.

Le gouvernement obligé de s’en remettre à l’action du Qatar… l’abandon par l’Etat au point que c’est un autre Etat qui propose aux talents des quartiers de financer leurs projets !
Un zonage stigmatisant. Le gouvernement a renvoyé aux calendes grecques les 1538 millions en autorisations d’engagement pour 2012.

Depuis 2008, l’Etat s’est totalement désengagé de la rénovation urbaine (-93%), et a préféré assécher ses partenaires traditionnels. Action Logement a été ponctionné lourdement depuis la loi Boutin de 2009. Comme si cela ne suffisait pas, les organismes HLM ont également dû contribuer depuis 2011, sur le dos des locataires HLM ! Le programme national de rénovation urbaine représente aujourd’hui moins de 3% de l’action de l’Etat en faveur des quartiers. La reconstitution de l’offre de logements démolis a bien souvent eu lieu dans les mêmes quartiers plutôt que dans des quartiers plus mixtes. Les efforts de construction de logements en locatif libre ou en accession à la propriété dans les
quartiers d’habitat social ont été totalement insuffisants. Quant aux copropriétés
dégradées, elles restent les grandes oubliées de la rénovation urbaine….

Le résultat de cette politique, c’est plus d’injustice, plus de précarité ;

  • un habitant sur quatre et un mineur sur deux vivent sous le seuil de pauvreté.
    les élèves issus d’un collège en Zone urbaine sensible sont nettement plus souvent orientés vers les filières professionnelles (26,7% contre 19,9%). 52,2 % de la population n’y a aucun diplôme ou niveau CEP ou BEPC. Seulement 6,3 % de la population y a un diplôme de 2ème cycle universitaire.
  • le taux de chômage reste deux fois plus important dans les quartiers populaires que dans les autres zones urbaines et il s’aggrave pour les jeunes (de 36,9% fin 2006 à 43% actuellement).
  • les habitants des quartiers consultent moins souvent les médecins, en particulier les spécialistes, cela ne veut pas dire qu’ils sont moins malades ! La raison est ailleurs : ils renoncent plus souvent aux soins pour des raisons financières et ils habitent des déserts médicaux
  • le taux d’atteintes aux personnes est supérieur de près de 6% par rapport à l’ensemble des zones urbaines.

Et devant ce bilan catastrophique,  le candidat sortant ne propose rien aux quartiers populaires, rien si ce n’est l’aggravation des injustices.

Par contraste, François Hollande propose des actions concrètes.
Rétablir la promesse de l’école : affectation prioritaire, dès 2012, d’une partie des 60 000
emplois créés dans l’éducation nationale aux écoles situées dans les quartiers ; politique
renforcée d’apprentissage de la langue française, premier vecteur d’intégration ; 20 heures par an de droit à la formation pour les personnes qui ont quitté l’école sans diplôme ou avec une faible formation qualifiante ; droit d’accès aux classes préparatoires pour les meilleurs élèves de tous les lycées de France.
Soutenir les parents isolés : pour mieux les accompagner, François Hollande créera un
réseau d’aide aux parents isolés en y associant l’Education nationale, les Conseils généraux,
les caisses d’allocations familiales, les associations de parents.
Combattre le chômage : création d’une filiale de la banque d’investissement publique dédiée à la création d’entreprises dans les quartiers ; des clauses d’insertion sociale généralisées en conditionnant tout marché public à l’intégration de mesures d’insertion, comme cela se fait déjà pour l’ANRU ; création de 150 000 contrats d’avenir prioritairement dans les quartiers ; des exonérations de cotisations pour les entreprises embauchant dans les quartiers.
Se loger dignement, partout, et à un coût abordable : la loi SRU sera renforcée en portant
à 25% le seuil minimum de logements sociaux et en quintuplant les pénalités financières des communes qui refusent d’appliquer la loi ; élargissement de la taxe sur les logements vacants pour remettre en location des logements vides ; alourdissement de la taxe sur la rétention foncière car plus de terrains à construire, c’est plus de logements ; prise en compte des copropriétés en difficulté dans le PNRU 2.
Permettre l’accès aux soins : des stages obligatoires en formation initiale de médecine, dans
les territoires en cours de désertification médicale ; l’accès aux soins d’urgence pour tous en moins d’une demi-heure.
Se déplacer, c’est accéder à l’emploi et aux loisirs : mise en place d’une tarification solidaire,
prenant en compte le quotient familial, dans toutes les agglomérations de plus de 100 000
habitants, afin de lutter contre l’enclavement.
Etre protégé : création d’une nouvelle sécurité de proximité, notamment par la mise en place ee zones de sécurité prioritaires où seront concentrés davantage de moyens, 1000 postes supplémentaires pour la justice, la police et la gendarmerie, prioritairement créés dans ces quartiers ; doublement du nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice.
Retrouver le plein exercice du pacte républicain : création d’un ministère de l’Egalité des
territoires. Ce ministère réparera les fractures territoriales, pour les banlieues comme pour les territoires ruraux délaissés, en remobilisant chaque grand ministère (emploi, éducation, santé, logement, sécurité) pour qu’ils orientent en priorité leurs politiques de droit commun dans ces territoires. Il aura également la charge de la politique de rénovation urbaine.
Redevenir un habitant d’un territoire comme un autre : suppression des zonages inutiles
car ils stigmatisent, isolent, dévalorisent. On est de France, pas d’une « zone » ! On est tous des citoyens à part entière, quelle que soit notre adresse !

 


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